Tu as ouvert devant moi un passage

Tu as ouvert devant moi un passage est le titre d’une petite méditation de Gilles Rebêche [Éditions de l’Atelier, 2018, 105 p., 13 €], sur les trois jours saints de la liturgie chrétienne, qu’on appelle le Triduum pascal. Du jeudi saint au jour de Pâques, ce sont en fait quatre jours comme les trois mousquetaires, car le samedi saint, au milieu, est considéré comme un jour vide. Je remercie Jean-François, libraire à La Procure de Lyon, de m’avoir conseillé ce livre.

Ce titre reprend le verset 9 du psaume 30 (31) dans sa traduction liturgique. La traduction ZeBible que je cite souvent ici, donne : « Tu m’as remis sur pied, tu m’as rendu la liberté ». Ces traductions affirment deux réalités : Dieu est actif avec moi et son action m’ouvre un avenir radicalement nouveau. Une approche subtile de la mort et de la résurrection.

Ce livre est l’écho d’une prédication. Ce n’est pas anodin. Le style est enlevé, tout en restant méditant. Son message s’exprime dans un cadre liturgique, avec ses limites, mais surtout la force de son enseignement.

Gilles Rebêche est diacre, engagé dans la Diaconie, le service des plus démunis. Il a créé et anime des structures d’aide proches d’ATD Quart Monde et d’autres. Il évoque avec délicatesse des expériences saisissantes. La vie liturgique est agréablement dynamisée d’un côté par la méditation des textes et des gestes, et de l’autre par des cas concrets. C’est la vie dans sa réalité brute, avec toutes ses composantes, qui s’invite dans la liturgie sacrée de ces trois jours.

Chaque année pour Pâques, je recherche un livre de ce type. En 2018, je suis comblé. Je considère ce livre comme un excellent moyen pour rentrer dans la compréhension de ces jours saints qui recueillent l’essentiel de notre foi. La révélation de Jésus comme un serviteur inimaginable est d’une limpidité surprenante. Choisir comme ultime geste de son existence de laver les pieds à ses amis ! Non pas leur faire réciter le Notre Père pour voir s’ils l’avaient retenu, ou demander à Pierre qui allait le trahir de refaire sa profession de foi. Non, il leur lave les pieds. « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? »

À tous ceux qui se posent des questions sur notre foi et notre manière de la vivre dans la liturgie, à tous ceux qui voudraient faire le lien, une fois pour toutes, entre ce qu’ils vivent et le message évangélique reçu en Église, à tous ceux qui cherchent comment s’engager concrètement pour être fidèle à leur foi, je conseille la lecture de ce livre. Ils y trouveront nécessairement un petit quelque chose qui leur proposera un début de réponse.

Je vais plus loin. J’invite ceux qui ne partagent pas notre foi et qui aimeraient mieux nous connaître sans se sentir obligés d’une manière ou d’une autre, à lire ce livre. Ils y trouveront des anecdotes avec des gens comme eux. Une façon plus facile de rentrer en compréhension.

Et puisqu’il s’agit de mort et de résurrection, ce livre sera apprécié par tous ceux qui souffrent dans leur corps, dans leur tête, dans leurs relations. Non seulement pour alimenter leur espérance, quand elle est encore possible, mais surtout pour apprendre à rendre grâce pour les miettes vécues avec bonheur. Nous vivons parfois le silence de Dieu ; Dieu ne dit rien, il ne parle pas ; alors nous nous taisons aussi, ensemble. Silence mystérieux du vendredi saint.

Jésus ressuscite : le tombeau est vide, mais la joie éclate néanmoins. Mystère de Pâques.

Un livre essentiel, assurément. Bonne lecture.

© Daniel Dubois.  Amplepuis, 2018

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