Nos amis québécois disent « Bon matin » au lieu de « Bonjour ». Cette traduction littérale de la salutation anglaise est un exemple parmi d’autres, nombreux. Ils affirment ainsi l’originalité du français dont la Loi impose la préférence publique, tout en reconnaissant l’anglais et ses idiomes. Ce fonctionnement est étonnant.
Face à l’autre, différent dans sa culture, son fonctionnement et tout simplement, son état général au moment où nous nous rencontrons, je peux avoir plusieurs attitudes. Dans une relation d’échange (commerce, service, information), tôt ou tard, nous allons nécessairement affirmer quelque chose de notre identité respective. Cette affirmation risque de prendre le pas sur le bien, le service ou le message objet de notre échange. L’un, considérant que l’objet de l’échange est neutre en regard de cette affirmation identitaire, n’attachera aucune importance à l’enjeu caché ; l’autre peut cependant être dans une toute autre attitude.
La politesse nous a appris à dire « Bonjour » en préambule à une rencontre. Il est étonnant que le code fonctionne partout, aussi bien à la caisse d’un super-marché, qu’au téléphone ou dans un blog !
Ce code ne présage en rien du format de la rencontre. Elle pourra se couler dans un moule classique : je pose mes produits, la caissière les scanne, elle m’annonce le prix, je paie, je ramasse mes produits et je la quitte en nous saluant réciproquement. On dit « Bonjour » en arrivant à un entretien d’embauche, à une négociation importante ou à son voisin en passant. La suite est du domaine du possible.
Au moment où vous arrivez dans ce blog Je vous souhaite donc à vous lectrice ou lecteur, « Bonjour ! », pour vous dire tout simplement que je suis heureux de vous voir ici, et que je vous souhaite d’y prendre un petit moment de plaisir. Et plus si affinités dans vos commentaires.
Et pourquoi un blog ? J’aime faire part de mes étonnements face à l’actualité de ma planète ou de ma famille. J’ai passé l’âge de vouloir avoir raison sur tout ou n’importe quoi. Je n’ai plus l’intention de changer le monde. Je laisse cet idéal à ceux qui en ont la force. Mais qui n’ont peut-être pas le loisir de s’étonner, de s’arrêter pour regarder autrement ce qu’on voit tous les jours, pour vivre différemment sa propre routine. Je propose un arrêt sur image. Sans prétention. Un peu comme notre « Bonjour » aujourd’hui.
À bientôt donc.
Daniel Dubois
© Daniel Dubois. Amplepuis, 2017